On dit qu'à Saint-Henri, tout est possible. Ici, les filles ressemblent toutes à des actrices de cinéma et Louis Cyr est encore assez fort pour porter n'importe quel destin sur ses épaules. Toutes les lignes du métro convergent et le bruit de fond de l'autoroute n'empêche pas les gens de rêver - à un avenir meilleur, à leur lointain pays tropical. On dit qu'ici des histoires s'écrivent, malgré tout, au milieu des obsessions débridées, des défaillances technologiques et des quiproquos.
Un jour, Albert Langlois explique à son fils Thomas en quoi il n'est pas comme les autres. Pour préserver l'équilibre précaire du monde, pour que s'accordent la révolution des planètes et le tic-tac atomique des horloges suisses, Thomas ne peut pas exister tous les ans. Quelque part dans une des salles secrètes de la Royal Society, ou dans les souterrains de la Rome des papes, on a décidé de son sort, plusieurs siècles auparavant. Puis Albert disparaît.
Françoise en dernier est l'histoire d'une jeune femme qui refuse de se faire dicter la voie à suivre, même si elle sait qu'elle ne regarde pas toujours dans la bonne direction. C'est un voyage en autostop, en train, à pied, qu'elle entreprend le sourire en coin, les canines aiguisées et un feutre noir dans la poche de son jeans, pour signer son nom, pour laisser des traces. On part toujours à la recherche de quelqu'un, pas nécessairement de quelqu'un d'autre.
Certains avancent que l’écrivain Ambrose Bierce est mort fusillé au Mexique en 1915 ; d’autres, qu’il aurait plutôt poursuivi son chemin jusqu’aux tréfonds du Brésil. C’est là que la journaliste Alexandra Pearson cherche sa trace. Mission impossible sans le concours de son père à qui elle s’est pourtant juré de ne jamais rien demander. Car l’univers magique et glauque qui est le sien peut vous avaler. Alexandra choisit de se sauver. Un autre récit s’impose, celui d’une jeune femme qu’elle a accompagnée dans une odyssée américaine il y a longtemps et abandonnée à son sort.